D’un point de vue cognitif, au départ, la routine est rassurante, puisque les tâches sont quasi automatiques et le collaborateur n’a pas besoin de sortir de sa zone de confort pour faire un travail déterminé. Il maîtrise ce qu’il doit faire chaque jour et il le fait avec de moins en moins d’erreurs, ce qui le rend stable et équilibré dans sa vie. C’est d’ailleurs, au fil du temps que ce collaborateur, plongé dans la routine, se rendra compte qu’il est devenu limité dans ses idées, bloqué dans sa zone de confort et incapable de s’en sortir pour apprendre de nouvelles choses. Il perd ainsi sa motivation, son épanouissement au travail et sa confiance en lui-même.
La situation devient encore plus difficile quand il se rend compte qu’il a été dépassé par des juniors venant d’intégrer l’entreprise et qui sont plutôt dans une logique de changement et d’évolution de carrière. Il acceptera difficilement que son N+1 soit un jeune et il aura ainsi des difficultés dans sa vie professionnelle. Néanmoins, si on voit l’autre côté de la médaille, la routine a aussi des bienfaits, puisqu’elle laisse émerger de nouvelles idées et potentialités lorsqu’on effectue les tâches habituelles, il suffit de laisser s’exprimer ses ressources et de travailler sur ses points de blocage relatifs, notamment la peur du changement.
D’ailleurs, si certains employés préfèrent avoir une vie professionnelle de routine, c’est surtout parce qu’ils craignent le changement et c’est sur ce point-là qu’il faudra travailler. Bien évidemment, il existe d’autres méthodes pour rompre avec la routine, encore faut-il avoir la volonté de changer.
Faire face à la routine au travail n’est jamais une démarche aisée, surtout si le poste est limité. Néanmoins, il existe certains moyens qui permettent de relever le défi. Il s’agit, entre autres de :
• Prendre des initiatives en entreprise :
Qu’on le veuille ou non, la prise d’initiative est le moyen clé pour faire face à la routine au travail et élargir sa zone de confort. Il est ainsi recommandé de s’engager dans d’autres dossiers, aider volontairement ses collègues dans une tâche différente de la sienne et proposer à son N+1 de nouvelles idées. Il ne faut surtout pas être fâché si ça n’a pas marché du premier coup. L’essentiel, c’est de briser le schéma de la routine.
• S’engager dans des formations :
L’erreur que la majorité des collaborateurs font, c’est qu’ils attendent que l’entreprise les forme. Or, en se basant sur le bilan professionnel, chaque collaborateur doit être capable de définir le type de formation dont il a besoin pour atteindre son objectif. D’ailleurs, s’engager dans une formation, même pour apprendre une langue étrangère ou un logiciel, permet à tout collaborateur d’élargir sa zone de confort.
• Adopter une bonne communication avec soi :
Il est important de bien choisir les mots qui stimulent et déterminent une configuration psychologique positive.
• Mieux communiquer avec son boss :
La communication et le dialogue sont les meilleurs moyens pour dépasser toute situation difficile. Parler à son boss de sa situation, est de ce fait une solution envisageable. Cela sera surtout bénéfique pour le manager, qui pourra ainsi revoir son système de gestion des équipes, ouvrir les voies à un management moderne et participatif, revoir le système de répartition des tâches et assurer l’implication de tout un chacun. Pour le collaborateur, cette démarche sera un point marquant, vu que le manager le percevra comme une personne bienveillante qui cherche constamment à s’épanouir et évoluer dans un bon climat de travail. Néanmoins, il faut faire très attention à la manière d’en parler à son boss, choisir ses expressions et surtout le bon moment pour le faire.
• Faire un bilan professionnel :
Cela permettra au collaborateur de se repositionner par rapport à son poste, connaitre son état actuel et surtout déterminer un objectif à atteindre sur une durée bien précise. Le plus important aussi, c’est de définir l’écart entre sa situation actuelle, ce qu’on sait faire réellement et son état désiré, c’est-à-dire ce qu’il veut atteindre comme objectif, ainsi que les moyens pour y arriver.
• Bien orienter son énergie vitale :
Chaque collaborateur a sa réserve d’énergie, il faut juste savoir l’orienter dans le bon sens pour assurer son développement de carrière et donner le meilleur.
• Élargir son réseau de contacts :
Certes, il est important de développer de bonnes relations en interne, mais cela n’est pas suffisant. Il est ainsi important de chercher à faire de nouvelles connaissances et profiter des moments d’échanges avec eux.
Mme. Sara NAIT SLIMANE
Doctorante chercheuse en GRH,
Praticienne en PNL,
Formatrice et conférencière.
Article du magazine « AIGLE », 8ème édition