Le travail est l’une des modalités fondamentales de construction de l’identité humaine. Bien vivre son travail, suppose d’y trouver sens et intérêt. Une fois bien accompli, le travail est source de réalisation de soi et de satisfaction intense.
Cependant, le contexte de la crise dont nous vivons pousse les entreprises dans une course infernale vers plus de réactivité face à un environnement de plus en plus incertain, instable et dont la technologie évolue de manière exponentielle. Les entreprises sont ainsi amenées à s’adapter à la concurrence au jour le jour ce que implique des systèmes labiles, évolutifs, où l’être humain pourrait se réduire à un simple engrenage.
Un tel déséquilibre entre les besoins de l’entreprise (productivité, qualité totale, délais..) et ceux de ses Ressources Humaines (Autonomie, Reconnaissance, stimulation…)pourrait être vécu comme un réel malaise professionnel suite à une remise en question des efforts consentis à des capacités développées. Ceci pourrait être même vécu comme un acte d’une extrême violence pour des personnes plus « fragiles » de part leur histoire de vie et l’environnement dans lequel ils auraient vécues. En réalité, on ne pourrait ignorer le truisme selon lequel la condition humaine suppose un potentiel de fragilité intrinsèque, variable d’une personne à l’autre, et d’une période à l’autre. Encore faut-il que les managers des entreprises soient conscients de la responsabilité de l’entreprise dans l’apparition ou l’aggravation de cette fragilité suite à des facteurs organisationnels et psychosociaux en relation avec le travail lui-même : travail intense (pression temporelle et exigences de productivité), instabilité de l’emploi, utilisation croissante des NTIC et du travail à distance, sur-responsabilisation, mauvaise organisation du travail, sans oublier la qualité à désirer des relations au travail ( manque de soutien des collègues ou des managers, manque de reconnaissance de travail..) Ces facteurs sont perçus de façon 100% subjective, selon la carte du monde de chacun de nous, et peuvent constituer de réelles contraintes de travail, impactant la santé psychique et physique des salariés.
« Il est important d’accepter la fragilité dans l’entreprise et la manager comme une variable normale inhérente à la nature humaine.«
Pour améliorer les situations de travail dans une perspective ergonomique et instaurer bien-être au travail, il est important d’accepter la fragilité dans l’entreprise et la manager comme une variable normale inhérente à la nature humaine.
Je crois qu’il est fondamental, pour les entreprises qui ont donné la priorité à la relation, de proposer des espaces authentiques d’échange entre ses équipes, à travers des team buildings , et des ateliers dédiés. Le cadre devra être sécurisant, où la personne pourra s’exprimer authentiquement, sans avoir peur d’être rejetée ou jugée, ni par ses collègues, ni par sa hiérarchie.
Ces espaces sont une occasion d’or pour manager la fragilité, consolider les équipes, clarifier les malentendus et partager ses joies et ses valeurs.
Mme. EL BAKKALI Hafssa
Responsable Développement- Associée
Coach personnel et professionnel
Article du magazine « AIGLE », 8ème édition