Résumé du film:
Jerry Maguire (Tom Cruise) est un agent sportif à grand succès au sein d’une grande agence de gestion de sportifs. Il a tout pour réussir : de gros clients, le respect des pairs, une belle fiancée… Jusqu’au jour où, à la suite d’une discussion animée avec le fils de l’un de ses clients, et la prise de conscience des aspects sombres du sport professionnel, il remet tout en question, sa carrière et sa vie privée.
Et Jerry se pose la question qui allait tout bouleverser : « Qui suis-je et qu’est ce que je fais ? » Sa réponse est inspirante, transcendante et… non sans conséquences ! Il soumet ses idées à ses collègues dans l’espoir de les convaincre que l’agence doit revenir à l’éthique du métier, se concentrer sur moins de clients et renforcer l’aspect relationnel avec eux.
Malheureusement, son initiative n’ayant pas été bien accueillie par ses supérieurs, il perd son job et perd son riche portefeuille client au profit de son rival, Bob Sugar. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, il perd également sa belle fiancée.
Jerry obligé de repartir à zéro pour vivre son rêve, celui d’être plus centré sur les besoins de ses futurs clients et ne plus se laisser obnubiler par les gros chèques des client/athlètes. Et la galère commence. Jerry, fort d’un seul client volatile (Cuba Goodin, Jr) et de la seule personne à croire en lui, sa collaboratrice et amie, Dorothy Boyd (Renée Zellweger), se lance, à son compte, dans le difficile métier d’agent sportif. Confronté à la dure réalité, il fait face à toute une série de difficultés et de coups tordus.
Regard de coach:
Je suis toujours éblouie par le regard que m’a apporté le coaching quand je vois un film, ce qui m’a poussé à revoir et redécouvrir tous les films qui m’ont marqué. Tâche longue et difficile, mais oh combien agréable ! Tel fut pour moi le film « Jerry Maguire » qui est passé du statut du « Guilty pleasure » à celui de « film culte » après la découverte de nouveaux niveaux de lecture. Et voilà ce que j’ai découvert : Jerry Maguire est un film qui traite du changement de son protagoniste qui passe par toutes les phases du cycle de Hudson ci-après :
Phase 1 : L’alignement :
« l’appât du gain »
Dès le début, le film présente Jerry comme l’agent vedette au sein d‘une grande agence qui gère un portefeuille constitué de personnalités sportives de haut niveau.
Pendant cette phase, Jerry fait gagner de gros sous à ceux qu’il représente (les joueurs), pour lui-même et pour son agence.
C’est la belle vie, Jerry est heureux, et son énergie est haute et positive, alors, qu’est ce qui ne va pas ?
Phase 2 : La désynchronisation :
« La remise en question »
C’est la phase de l’incongruence, Jerry n’est plus heureux comme avant. Il commence à se poser des questions, et il n’aime pas les réponses. Il se rend de plus en plus compte qu’il est en train de perdre son âme en se lançant dans un marathon fou pour gagner plus d’argent au détriment du bien-être de ses clients et de l’éthique de son métier, tout en le laissant vide à l’intérieur.
À ses yeux, la vie n’est plus aussi parfaite malgré les gains substantiels. Dans cette phase, l’énergie de Jerry est haute, mais négative… Curieusement, le film ne s’est pas trop attardé sur ces deux phases, mais grâce au montage habile, le sens de chaque étape a été très bien présenté. Puis vient le Deuil…
C’est le véritable lancement de l’histoire, et c’est le moment pivotal où Jerry décide qu’il en a assez, et qu’il doit chercher un nouveau sens à sa vie. C’est avec cette nouvelle prise de conscience que Jerry se lance dans la réalisation de sa nouvelle vision.
Phase 3 : Le désengagement :
« Dans l’Arène »
C’est la partie la plus fertile des événements et la moins plaisante du voyage. Jerry est au plus bas, licencié, abandonné par sa fiancée et ses amies, en proie à des difficultés financières. Pourtant, il n’abandonnera pas son projet, et fournira des efforts pour renforcer les fragiles relations avec son seul client, Tidwell, et trouvera un terrain d’entente avec lui autour d’un objectif commun.
C’est une phase ponctuée de disputes, de confrontations et de jeux psychologiques.
Phase 4 : La réintégration :
« La Récompense »
Dans cette phase, Jerry et Tidwell apprennent l’un de l’autre, Jerry découvre l’importance de la famille et de l’amour dans la vie. Tidwell apprend à se lancer coeur et âme dans le jeu, et à la fin du film, Jerry et Rod célèbrent leur victoire devant les autres athlètes et agents sportifs et montrent comment leur relation est passée d’une relation strictement commerciale à une relation personnelle plus chaleureuse, prouvant ainsi qu’il est possible de réussir dans le domaine professionnel, tout en accordant plus d’importance à l’aspect relationnel du métier.
Qu’est-ce qui m’a poussé à choisir ce film parmi les 4 visionnés ? À première vue et en juger par son Happy Ending, « Jerry Maguire » semble être un film irréaliste (malgré le fait qu’il est partiellement inspiré de la biographie de l’agent sportif Leigh Steinberg), mais au fond, c’est un voyage de découverte et de réalisation de soi, qui a demandé un courage énorme et une croyance inébranlable, c’est une histoire dont nous rêvons tous mais peu d’entre nous osent franchir le pas pour passer au-delà du rêve à la réalité…
D’autres films que je recommande dans le domaine de la conduite de changement sont naturellement les trois autres que j’avais vu :
UP IN THE AIR :
Un drame du réalisateur « Jason Reitman » avec George Clooney dans le rôle principal, qui traite la vie d’un spécialiste du licenciement qui remet en cause ses croyances après avoir été associé avec une jeune collaboratrice aux idées révolutionnaires sur le métier.
Qui traite la crise financière de 2008 ; ce film est considéré comme l’un des meilleurs films sur le monde des affaires. Il explique les complexités et le jargon du monde financier avec une telle simplicité que tout le monde peut le comprendre et l’apprécier.
Par le même réalisateur : une comédie qui nous incite à la réflexion et qui met en avant un agent de communication surdoué qui travaille pour le lobby du tabac tout en essayant d’être un bon père pour son fils qui pose beaucoup de questions sur son métier.
Mme. Fatima KASSIMI
Coach Personnel et Professionnel,
Responsable développement RH
Article du magazine « AIGLE », 6ème édition